Los Angeles au-delà de la beat-scene

Anthropologie des musiques électroniques

Samuel Lamontagne

L’étendue des musiques que l’on range couramment dans la catégorie « musiques électroniques » est gigantesque et flottante. En effet, le syntagme unique ne délimite pas de manière fixe et cohérente l’ensemble des musiques qu’il est susceptible d’inclure. Il convient donc, avant même de se proposer d’étudier les musiques électroniques, de prendre conscience de la plasticité sémantique du syntagme. Dans quelle mesure peut-on alors appréhender les musiques électroniques ?
Les musiques électroniques sont à saisir dans la dynamique des contextes particuliers dans lesquels elles s’ancrent. C’est de l’implicite des acteurs des scènes musicales de Los Angeles que cet ouvrage part, en tentant d’appréhender ce qu’ils « entendent » par « musiques électroniques ». Los Angeles, communément décrite comme une ville rock ou hip-hop est rarement associée au méta-genre des musiques électroniques telles que le sont de manières évidentes les villes de Détroit ou de Londres. Toutefois depuis le milieu des années 2000 la situation tend à changer, notamment du fait de l’apparition de la beat-scene. Los Angeles, lieu de naissance présumé de ce sous-genre est une référence centrale dans les discours des acteurs et des médias. Une scène locale dynamique s’est peu à peu constituée autour de structures indépendantes [...]